dimanche 8 septembre 2013

Votre corps ne vous appartient pas.

La Mère :
Je peux savoir pourquoi tu décolores tes cheveux?
Le Je:
Ben parce que, j'aime bien, c'est joli je trouve.
La Mère :
Mais c'est pas une réponse ça
Le Je:
Mais j'aime bien c'est tout. Faut-il trouver une réflexion hautement philosophique derrière chacun de nos actes?
La Mère:
Ce serait bien.   Parce que si tu sais pas l'expliquer, c'est que tu fais ça juste pour m'embêter.

(oui j'aurai que ça à foutre, me bousiller les tifs dans le seul but d'hérisser les tiens )





Petite capsule coup de gueule, notre corps ne nous appartient pas.

Faut dire que ma mère est championne pour s'approprier mes cellules, avec son excuse vachement resucée que je suis la chaire de sa chaire. Donc par procuration, en sortant de ses entrailles, je suis à elle. Son machin.
Bon quand t'es gosse il est évident qu'une maman ait son mot à dire, faut de l'éducation, même si certain parents sont à blâmer de ce côté là, mes propos n'iront pas plus loin.
Quand t'es ado, des remarques judicieuses doivent être le bienvenues à mon humble avis.
Mais à partir d'un certain moment trop c'est trop.

Je me demande, à partir de quel événement, notre propre mère, nous considère comme un adulte à part entière et non plus comme son petit machin à qui il faut essuyer le coin de la bouche plein de chocolat (si si , vous savez, avec leur salive, bon ok, ça c'est plus un truc de grand-mère), car il est inconvenant de se promener aux yeux de tous avec du chocolat autour de la bouche.
Et admettons, si j'en'ai envie?

Evidemment c'est pas ça le sujet (me promener avec du chocolat autour de la bouche). Selon ma mère, ne pas faire partie des codes sociaux est un crime hautement punissable par sa cour suprême à elle.
Je t'assure lecteur, que ça fait vachement bizarre d'entendre sa maternelle dire
"Ah mais non, je ne sors pas avec toi ainsi, je ne veux pas qu'on me voit à tes côtés"

(oui je buvais mon café quand elle a sorti cette bombe)

Et tout ça pourquoi? Car je ne suis pas insipide dans la masse, je ne suis pas classique. 

Je n'ai rien contre les gens classiques tant qu'ils se sentent bien dans leurs godasses. Mais moi je pourrai pas. Ma façon de m'habiller, qui pourtant est vachement soft par rapport à mes 15-16-17 ans,( où là, ouais, y'avait du lourd), c'est devenu the facteur identitaire. 
Ma façon de me protéger. 
Un peu comme tout le monde quoi, à partir du moment où je me sens bien dans mes fripes, je me sens comme un tank, prête à tout affronter, et inversement, si la tenue ne va pas, je me sens comme une moule sans son rocher, bref y'a un truc qui cloche, et je fais que de la merde dans journée. 
Ca ne me viendrait même pas à l'esprit de lui demander pourquoi elle est si classique, et de lui imposer un t-shirt XXL du rayon mec avec un dessin dessus, et des docs martens toutes vieilles et toutes cracra quand même? (non mais elles sont belles mes docs, je vous jure!)
Du coup, quand je vais chez elle, pour éviter de remettre ce débat stérile sur la table, je me transforme en insipide girl.

Mais le pire des sujets ça reste quand même les modifications corporelles :

POM POM POM POOOOOOOOOOOOM 

Waterloo, WW1, WW2, Hiroshima, Nagasaki, le Vietnam, le Kosovo, la bataille de Fort le Cor, etc, tout ça réunit, n'est rien comparé à la Tornade Maman quand il est question de mes piercings et tatouage, et mes changements capillaires .

Ca ne loupe pas, un rasage, un dreadage, un colorage/décolorage, un nouveau ptit trou ou de l'encre, j'ai droit à une furie qui me menace de me déshériter (et de m’empêcher de remettre les pieds chez elle), avec crise de larmes et culpabilisation "mais pourquoi tu me fais çaaaaaaaaaaaa wouin wouin wouin".
Ceci est votre corps mais n'y comptez pas.

Je peux comprendre que l'on n'aime pas. On a pas tous cette sensibilité à cet acte 'barbare' que peut être le piercing et le tatouage. On a pas tous la même esthétique.
Je ne demande pas que l'on trouve ça beau et que l'on comprenne. 
Je demande juste que l'on accepte.
Que c'est pas parce que toi t'aimes pas que de un c'est moche, et de deux, je suis bizarre à trouver ça beau.
Que ce corps est le mien, que c'est une merveilleuse page blanche et que moi, les pages blanches je n'aime pas. J'ai besoin de remplir. Besoin de me créer moi même.
J'ai des groooooooooooooooooooooooooooooos (ouais au moins comme ça) problèmes d'acceptation de mon corps, avec tca et compagnie. Et le body art, est une manière pour moi de m'imposer sur ce corps que je n'ai pas choisi. 
On le ressent tous je crois à un moment, cet imposition qu'est notre propre corps. Y'en a qui gère et qui font avec, et c'est merveilleux.
Puis y'a les gens comme moi qui n'y arrive pas. Et c'est un des moyens que j'ai trouvé pour m'en sortir. M'imposer sur moi et voir enfin des choses que j'ai choisies dans le reflet du miroir. 
Et toc dame nature dans ta gueule.

Mais ça ne plaît pas, pour certain je m'abîme, je leur fait du mal en me faisant ça. Comment puis je faire du mal à quelqu'un sur une chose qui ne touche que moi? C'est ça que je n'arrive pas à comprendre. Je ne pourrai pas faire ce que je veux de MON corps. Si je les écoutais évidemment. 
Seulement moi, ce genre de caquetage, ça me passe au dessus de la tête, genre au delà de la stratosphère.
Et je plains les gens trop sensibles à ce que disent leurs proches, car je sais que je ne suis pas la seule à me faire rabrouer les oreilles là dessus, et que certains le vivent très mal (mais sur plein d'autres sujets, pas seulement les fringues, les tifs et autres, parfois ce sont les orientation professionnelles, le choix des études tout ça tout ça ) . Donc pour eux, courage et ne les écoutez pas, soyez vous même, tant que vous êtes bien dans vos chaussures préférées c'est le principal. 
Et les autres, foutez la paix au gens, et balayez devant votre porte.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire