samedi 7 septembre 2013

No money no problem? Pas pour les faux amis.


Il me reste 20 euros jusqu'au 28 septembre. 
 Je ne dis pas ça sur un ton misérabiliste, pour que vous me plaigniez ou appeliez l'abbé Pierre. Juste une constatation et bon oui, ce mois ci c'est short.
J'ai droit à 1,40 € par jour, et ce sans prévoir de catastrophe. Pas de médecin, Darwin n'a pas intérêt à me faire quoi que ce soit, bref ce mois ci doit rouler comme sur des roulettes.

Mais en soi moi je suis pas plus dérangée que ça. Il ne me faut pas de grandes sorties tous les jours, je n'ai pas besoin d'aller dépenser mon argent pour être heureuse. Certes ça m'arrive, mais là je ne peux pas.
J'ai un milliard de livres à la maison, j'ai justement  la maison que je peux briqueter autant que je veux, je peux faire des test d'origamis, ou m'amuser avec mes ongles comme la nuit dernière. 
J'ai donc matière à m'occuper. Puis rien que mon esprit peut partir en divagation pendant des heures. J'ai vraiment cette grande chance, de ne quasi jamais ressentir l'ennui. 

Ca fait 7 ans que le niveau financier est scabreux dans ma vie. Mais je m'en fou, qui se contente de peu est vite riche, telle est ma devise (bon et souvent 'yolo' aussi, j'avoue que je peux avoir un côté cigale) mais j'assume. Je ne me plains pas. 
Ici, c'est juste que mon minerval + mon loyer + le fait que j'ai pas d'économie = septembre razibus.

Au début, quand t'es plus jeune, genre 15 ans c'est un peu plus difficile. D'être ce boulet cas sociale qui DOIT refuser car non, les sousous ne suivent pas. Tu fais jamais partie de la bande qui va au ciné, tu vas voir les autres boire des verres (puis ils ont pitié de toi ils t'en payent un), non les city trip c'est chaud les gars, pas ce mois ci, oui un jour ça ira mieux. 
Et plus tu grandis et plus je me suis détachée de l'argent. Il en faut certes, mais il ne m'apporte pas bonheur et réussite.
Parfois tu cèdes aux actes de solidarité/charité des amis. Qui t'avancent des trucs, qui font des caisses de générosité, ce genre de choses. C'est sympa, mais moi aujourd'hui c'est à ça que je dis stop.

Je suis un boulet cas social, mettez-vous ça dans le crâne.

Parce que à force de faire ça, peut-être qu'un jour ils en auront marre, ce qui serait somme toute, logique. Mais si ce jour là j'ai vraiment besoin d'eux ? Bam !

Et donc là, je suis dans des états pas possible, car j'avais un concert prévu ce soir, dans une autre ville.
Trajet A/R = 9 €, l'entrée 4€, plus les bières, ce qui me ferait au moins ça.
Pour moi, il est hors de question de claquer la moitié de ma thune pour un concert. Ce n'est pas la première ni la dernière fois que je loupe un coolos event où j'aurai pu aller  exhiber ma crinière de poney sous les yeux ébahis de tous ( le rêve est toujours permis même pour les fauchées hein!!).

Bref mon poto un peu lourdaud, était en mode « mais l'entrée et les bières je te les avance tout ça tout ça », et moi, comme dit plus haut, je peux plus. L'idée même qu'on m'avance comme ça me répugne. Donc je lui explique ça, que j'en ai marre qu'on me prête blablabla. Et je lui dis, que de toute façon le train il saura pas le payer vu qu'il est déjà dans la ville du concert, donc que c'est mort, je ne payerai pas 9 € pour ça. C'est moche, c'est triste, mais c'est comme ça.
Il lance l'idée que j'aille faire la manche pour mon train ce matin. 
WHAAAAAAAAAAAAAAT ? 


Sur le coup, je dis cyniquement, « oui ne t'inquiète pas je me lève avec les poules pour gratouiller de la thune aux riches de la gare centrale », il m'a prit au mot mais était désolé de m'infliger ça.
(re) WHAAAAAAAAAAAAAAAAT.


Mais dans le fond de moi je culpabilise de lui avoir fait un faux plan comme ça. Mais je m'attendais pas du tout hier à la banque de voir qu'il ne restait que ça. Il y aurait eu 20 boules en plus, j'y serai allée en mode yolo. Mais là, c'est les sacrosaints derniers 20 euros.

Et lui, qui m'appelle un milliard de fois. 
Sauf que petit détail, je suis phobique du téléphone, et comme il a réussi à ce que je me sente pas droite dans mes nike air, j'ose pas répondre. Puis en plus c'est vrai que les premiers appels j'ai pas entendu. 
Donc j'envoie lâchement un message, dans lequel je dis qu’éthiquement je ne peux pas faire la manche pour ça, que je suis fortement désolée, vraiment.
Et vas y que l'autre balance la grosse artillerie de la culpabilisation :

ouais mais j'attendais beaucoup de cette soirée ( whaaat genre? ), qu'il est déçu et tout.

paf dans la gueule quoi. 
Un peu d'empathie non?
De l'égoïsme encore et toujours. 
Des concerts y'en a d'autres. 
Parce que ce qu'il veut pas comprendre, c'est que oui, au final j'aurai pu céder à sa """charité""" (ben oui à mettre entre gros guillemets du coup), mais j'aurai pas profité de ma soirée, j'aurai été mal d'être là, de me faire offrir bière sur bière, sur le compte du pseudo bon prince.  
Parce qu'au final, à part faire le faux samaritain pour sa petite chose qui lui tiendrai compagnie pendant la soirée, c'est pas de l'amitié. 
Bam dans la gueule (bis).

Bref messieurs dames avec de l'argent. Si vous n'êtes pas aptes de comprendre ce genre de cas, restez entre vous. C'est bien ce que nos sociétés veulent. Recréer des classes sociales diamétralement opposées. Marchez dans ce jeux de pingouins, je m'en bat les steaks. 
Mais venez pas me reprocher de ne pas avoir de situation, alors que je le vis très bien.

Non mais du coup je me pose beaucoup de question sur ce type quoi.  "t'es championne pour pas entendre ton téléphone"  "c'est une grosse désillusion pour moi"

Bon allez, je vais aller niquer mes ongles dans la vaisselle laissée par mes tendres colocs.





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