dimanche 1 septembre 2013

C'est rigolo la vie.

Je hais les dimanches. Et les jours fériés évidemment. Et je crois que je déteste encore plus ces derniers car ce sont des jours perdus sans vie dans la ville, alors que ça aurait pu en être autrement.
Ca me fout le cafard. Je sais pas pourquoi.
Sûrement car je n'aime pas flâner en pyjama devant des films, ou passer 20 ans dans la salle de bain à tremper dans une eau qui devient tiédasse, la tête tartinée d'un machin vert, en sirotant un smoothie et en lisant le dernier cosmo en date.
Ca m'arrive de faire ce genre de truc (sauf le bain, je suis une douche addict), mais pas en même temps, pour pas perdre de temps. Je ne supporte pas l'inactivité.
J'ai besoin de sortir et de voir que ça bouge autant que moi dehors.
Ou alors qu'on me donne les moyens possible pour aller faire un raid d'une journée dans une forêt quelconque que je puisse marcher de tout mon saoul.
Mais donc, les dimances - etlesjoursfériés, c'est M O R T.

Maaaais, pour mon plus grand bonheur, il y a Filigrane.
Bien que je déteste les magasins car je suis l'antithèse du consumérisme, j'ai toujours un vrai bonheur dans le coeur de m'y rendre, car c'est ouvert le dimanche.
C'est une librairie de la mort qui tue (elle n'a droit à ce qualificatif que pour son bienfait dans mes mornes dimanches).

Bon, jusque là c'était l'article que j'avais préenregistré. Donc ce matin, j'avais dans l'optique d'aller chez Filigrane, pour en même temps trouver un cadeau d'anniversaire à ma soeur, car en plus ils vendent plein de petits bidules marrants, attrapes con, et comme je suis conne, ben parfois ça marche. Surtout que là c'était pour la cause anniversaire. Enfin soit je n'ai jamais foutu les pieds chez filigrane aujourd'hui.

Donc pour "m'y rendre" je décide de prendre le trajet en transport en commun le plus long. Car j'adore prendre les bus, ça me permet de cogiter, et d'observer. Il faut savoir que je suis un enfant perdu. Je n'ai personne, aucune accroche (parfois je trouve ça triste, mais ça dépend des jours). Mais donc je continue à vivre dans un monde enfantin. A observer tout ce qui m'entoure, observer ce monde. Comme un bébé dans sa poussette sauf que moi c'est dans le bus. J'arrive souvent à m'émerveiller devant bon nombre de choses que beaucoup d'adultes ne voient même plus, mais que contrairement aux mioches, cette observation sociologique m'afflige le plus souvent. Cette société sclérosée me fait peur. Je crains que ce ne soit contagieux et de finir moi aussi malade. De perdre mes valeurs si chères à mon équilibre.
Bref grosse digression pour dire que je prends le bus jusqu'à la bonne ligne de métro.

J'attends ce métro, et arrivent trois gaillards, plutôt guillerets qui répondent de manière marrante à un sdf qui en apostrophait un, le traitant d'espagnol, et à l'autre de nier en se disant suisse, que ça ce voyait très bien, alors qu'en fait, j'ai appris plus tard, c'est un zoulou. Bref, moi je ne pouvais que me marrer de la scène et zou je commence à parler avec eux,  ah ouais et toi t'es de quelle origine tout ça tout ça.
Ils s'en vont avec le premier métro. En soi j'aurai pu le prendre, car les deux lignes qui passent ne se scindent qu'après l'arrêt pour Filigrane, mais je voulais le métro fuchsia, c'est plus joli que orange.
Donc ils s'en vont, on se fait encore des au revoir par la main.
Puis le sdf a essayer de me parler, mais il parlait si bas que je comprenais rien. Juste capté, qu'il était juif. Il était rigolo, il avait un chapeau de cowboy rouge, un manteau en peau de mouton hyper long avec sa gnole dans sa poche, et un petit livre vert. Il aurait parlé plus fort et de manière plus compréhensible je lui aurait demandé ce que c'était, comme livre.
Mais bon, mon métro finit par arriver et j'abandonne donc ce cowboy juif pour aller moi aussi, voir les livres.
Sauf que deux arrêts après, mes trois loustics de tantôt passent leur tête dans l'espoir de me voir et bingo pour eux j'étais pile là. "viens avec nous au paaarc on va fumer un joiiint". Et comme la vie c'est rencontrer les gens j'ai suivi. Même si je fume pas de joints, mais j'ai pas précisé qu'ils avaient une bouteille de rosé, et que ça, j'aime bien.
Et à moi de tomber dans un monde parallèle aux villes.
Celui des squateurs - sdf - alcooliques- délinquants-cas sociaux - drogués. Surtout drogués. C'est triste.
Mais ça reste des gens attachants. Je me suis bien marrée. Malgré tous les qualificatifs cité plus haut qui ne sont pas le moins du monde jugeant, ce fut un vrai petit bonheur dans ma journée.
A philosopher sur tout et n'importe quoi, l'un sur le but qu'on doit avoir dans la vie, un autre qui a le même attrait que moi pour les structures autogérées, à coup de rosé pour moi, et pour en plus, de bières, de joints, et pour certains, malheureusement, de speed.
Il y avait quand même un certain pathétisme dans tout ça. Avec leur canette de Gordon, leurs dents défoncées à cause des merdes qu'ils prennent, leurs mains qui ont toutes ou presque des bouts de ferrailles à cause de bagarre. J'avais bien envie de le dire, qu'ils se trompaient, que c'était pas ça la vie. Mais à part un qui l'admettait de lui même sans mettre le sujet sur le tapis, les autres continuaient à croire à leur paradis artificiel.

Et là, normalement, je suis sensée les rejoindre au pic-nique éléctro. Mais je suis fatiguée. Je sais pas si j'aurai l'énergie pour ça.
Puis ils ont peut-être changé leur plan!
Et Filigrane j'irai demain.


Sinon aujourd'hui on est le premier septembre. Merveilleux jour pour reprendre mes "bonnes" habitudes alimentaires, reprendre mon fitness, me mettre réellement aux produits locaux et envoyer chier les fruits et légumes qui viennent du bout du monde.
Objectif, moins 7 kg. Après je verrai.
Et donc, ça c'est moi, ( coucou ) quand je croyais encore aller chez Filigrane.




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